Tuesday, March 13, 2007

Sueurs Froides à 35°c

C’était il y a exactement dix ans jour pour jour, A Rio de Janeiro au Brésil se tenait une conférence des organisations non gouvernementales ( ONG ) pour évaluer les réalisations du Sommet de Rio de 1992, et le chemin à parcourir pour atteindre les objectifs fixés, quelques centaines de participants, le gratin de la Banque Mondiale et des Nations Unies et des représentants d’associations écologiques et des principales ONG de Développement.

J’y étais invité en tant que représentant d’un mouvement de jeunesse que je coordonnais à cette époque et le plaisir d’être à nouveau au Brésil se mêlait à la chaleur de ce mois de Mars 1997 qui frisait les 35 degrés.

Pendant la pause café du matin, un des participants à cette rencontre, Le Président de la Fondation pour le Progrès de l’Homme basée à Paris, m’avait invité ainsi qu’un collègue Algérien à les rejoindre dans sa chambre ( à l’hôtel ou se tenait la conférence ) pour nous remettre des documents sur les activités de son organisation. Après une dizaine de minutes de palabre je me suis excusé et j’ai quitté la chambre pour rejoindre la plénière au rez de chaussé.

Etant au dixième étage je me suis donc dirigé vers l’ascenseur qui n’a pas tardé à arriver, je suis monté et me suis laissé allé à mes pensées.... Au quatrième étage l’ascenseur s’arrête les portes s’ouvrent et montent Mikhaïl Gorbatchev en compagnie de son épouse Raïssa ainsi que deux gros malabars. Gorbatchev était invité en tant que représentant du Green Cross (La croix verte) mouvement écologique qu’il a fondé juste après son départ de la Présidence de la Russie.

Jusque là tout vas bien nous sommes cinq, les portes de l’ascenseur se referment et l’ascenseur bouge sauf que après une ou deux secondes l’ascenseur s’arrête net entre deux étages, les deux malabars me regardent étrangement, Aprés quelques dizaines de secondes ils poussent Mikhaïl et Raïssa dans un coin de l’ascenseur ( qui ne faisait pas plus de deux mètres sur deux mètres ) se mettent devant eux comme pour les protéger de moi parlent en Russe et continuent à me regarder d’un air de plus en plus étrange.

Ce que je me rappelle c’est qu’à ce moment là je n’avais qu’une seule pensée descendre au plus vite, je m’en voulais d’être monté dans la chambre du Français, et surtout j’avais très peur, peur d’être la victime des ennemis de Gorbatchev, n’avait il pas fait explosé l’Union Soviétique ? N’était il pas vu comme un traître qui a vendu l’empire soviétique à l’Amérique ? Je ne voulais pas payer le prix de sa perestroika, Ma jeunesse Mon avenir allaient finir dans cet ascenseur avec ces gens là ? Quelle triste destinée.....

Alors que je continuais à m’approfondir dans mes questions tout en ayant de temps en temps entre les deux poids lourds une vue superbe sur le crâne unique de Gorbatchev à deux mètres de moi, un crâne avec pour caractéristique une vrai carte de géographie que je scrutais avec minutie et que je me préparais à analyser, à decortiquer... L’ascenseur bouge un peu puis il s’arrête au deuxième étage, avant même que la porte s’ouvre completement je pris ma tête à mes jambes, le cœur battant la chamade et les membres tremblotant de cette aventure de 3 minutes mais qui s’est inscrite d’elle-même dans mes souvenirs les plus précieux.

4 Comments:

Blogger ulyssen said...

quelle aventure !!
je connait quelques mots en russe : tavaricht ca ve dire camarade mais bon t'aurais dit ca il l'aurais peut etre mal pris ...
lool

2:23 PM  
Blogger Slaim said...

:-)) 7lowa camarade!
c'est ca le bonheur des voyages, ces petites anecdotes qui s'empilent pour constituer tout un patrimoine a savourer via la machine memoire de temps en temps

4:48 AM  
Blogger Monsieur-bien said...

@Ulyssen: J'ai aussi été en Russie...Je connais qq mots... mais je tiens à te dire que l'ambiance qui regnait dans cet ascenseur etait tellement suspicieuse et morbide que si j'avais ouvert la bouche ils se seraient jeté sur moi ou m'auraient assomé....Je crois vraiment qu'ils me regardaient comme un eventuel responsable de se qui se passait....Spassiba Kharachow

@ Slaim: Tu es bien plaçé Camarade Slaim pour comprendre le plaisir qu'on peut ressentir à eplucher sa memoire de souvenirs de voyages...Ils prennent encore plus de valeur avec le temps...Comme les timbres...:)

1:35 PM  
Blogger tunisianblogger said...

Quelle aventure :-)!!

2:49 PM  

Post a Comment

<< Home